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Charlotte en Chine
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3 janvier 2007

Lijiang

Mercredi 3 janvier 2007

10 heures : départ pour Lijiang avec notre chauffeur de taxi de la veille !

 

Parc ethnique à 13 heures

  

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Parc

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Prenons notre temps... Flânons dans les ruelles de la vieille ville de Lijiang à toutes heures de la journée. Apprécions son calme au lever du soleil, amusons-nous dans la journée de sa cohorte de touristes chinois courant dans les allées en suivant un guide porteur de drapeau, étonnons-nous finalement de sa cohue nocturne chantante et dansante.

La vieille ville de Lijiang est le premier site Unesco chinois que nous visitons dans la province du Yunnan, au Sud du pays alors que nous arrivons du Vietnam. Nous sommes prévenus, le Yunnan n'est pas vraiment la Chine bruyante et agitée du reste du pays et sa situation proche du Tibet, sur les contreforts de l'Himalaya, et son identité culturelle propre y sont sûrement pour quelque chose. Même si la ville nouvelle de Lijiang est quelconque, grisonnante et finalement "moderne à la chinoise", c'est-à-dire avec le flot de néons, d'affiches et de hauts parleurs crachant de la musique publicitaire, la magie opère totalement une fois entré dans la vieille ville. Maisons de bois et de pierre, ponts, ruelles, canaux nous transportent dans une Chine ancienne préservée et accessible.

 

Voila plus de 800 ans que Lijiang et sa culture Naxi prospèrent, la ville étant adossée aux montagnes environnantes. Etablie dès le XIIIème siècle et sous la responsabilité du gouvernant local "Mu" la cité est embellie et agrandie et Lijiang devient un centre administratif pour le comté autonome de Lijiang Naxi. Indépendante jusque dans son architecture, car la ville s'affranchit des règles de construction de l'époque, ne propose aucune structure définie pour ses rues et n'est pas protégée de remparts.

 

Cette autonomie engendra un style unique, chaque maison étant adaptée au terrain et aux conditions. La culture Naxi est très influente dans l'architecture des maisons qui sont souvent à deux étages. Les structures sont en bois et pierre quand les murs extérieurs sont plâtrés.

Les encadrements en bois sont flexibles pour pouvoir résister aux tremblements de terre et les madriers verticaux sont inclinés légèrement vers l'intérieur de la maison pour augmenter encore la résistance et la stabilité de l'ensemble. Les toits sont en tuiles et de nombreux éléments en bois sculptés décorent les habitations en proposant des scènes animalières, florales ou tirées de la vie quotidienne des Naxis.

Ces habitations protègent du soleil, du froid, des inondations et des tremblements de terre car la région est soumise à de très nombreuses secousses sismiques qui mettent parfois à mal Lijiang. Une fois par siècle environ mais malheureusement beaucoup plus souvent au cours de ce dernier (1933, 51, 77, 96 et 97) la ville tremble. Et parfois ces secousses viennent étonnement et ironiquement à son secours. Au début des années 90, le désir de croissance de la Chine fit souvent passer le bulldozer par les quartiers historiques et le béton coulât à flot sur les structures centenaires.

 

Pied de nez à la modernité quand la secousse de 1996 vit s'écrouler les structures nouvelles alors que la vieille ville résista. Prise de conscience du gouvernement en forme de réveil douloureux ! Des millions seront débloqués pour préserver, restaurer et rebâtir la vieille ville et l'expansionnisme dévorant de la cité nouvelle s'arrêtera alors aux abords des ruelles pavées, des canaux et des ponts de la Lijiang historique.

 

Heureusement pour nous la fin du XXème siècle n'aura pas eu raison de la configuration d'origine de la ville. Les structures des rues et des cours d'eau sont inchangés et les rénovations avec les matériaux traditionnels se font sous contrôle du gouvernement avec la surveillance de la population. L'eau est un élément fondamental de la cité car Lijiang est parcourue par un réseau inégalé de canaux.

 

L'eau vient depuis le Bassin du Dragon Noir alimenté par de très nombreuses sources de montagne. En ville le cours d'eau se divise en trois, les fleuves de l'Est, du Centre et de l'Ouest. Ces fleuves se divisent en canalisations alimentant chaque maison de la ville, ceci ajouté aux nombreux puits et sources répartis dans la cité. Ces cours d'eau impliquent la répartition de nombreux ponts, plus de 300 au total, qu'ils soient ponts-corridors, ponts-arches, ponts en pierre ou en bois.

Lijiang est "La ville des ponts". La ville dispose même d'écluses utilisant les différents niveaux des cours d'eau afin de nettoyer les rues et en ce sens propose un système d'hygiène publique unique en son genre !

Alors pour profiter de tous ces attraits, autant s'y perdre. Prendre quelque points de repères, comme la place principale, la maison Mu ou tout simplement la montagne en toile de fond qui donnera un repère d'orientation.

 

S'engouffrer dans la première ruelle et prendre à droite, à gauche, re à droite, en face, re à gauche un peu en diagonale... et s'égarer. Tomber sur une vieille femme Naxi édentée et riante à la vue de ces Européens amusants, croiser le regard curieux d'un enfant et échanger un Ni Hao ! (Bonjour !), soulever le couvercle d'une gamelle fumante d'un vendeur de rue et en lui lançant "Shi shen me ?" (prononcer "che cheun meu ?", c'est à dire "qu'est-ce que c'est ?) Et constater alors la totale faiblesse de notre niveau de chinois à la réponse incompréhensible débitée à deux cent à l'heure (il faut dire que nous avons "commencé" il y a deux semaines et même armés en permanence d'un dictionnaire et de livres de phrases usuelles nous en sommes encore au stade du bredouillage...). Puis finalement repartir en grignotant par exemple un bout de pâte grise frite dans l'huile au goût totalement non identifié offert généreusement par le dit vendeur pris de pitié face à notre curiosité et notre absence de connaissance en matière de gastronomie chinoise. La pâte grise s'avérera être de la gelée de poix, mais d'autre tests restent sans réponses... et peut être est-ce mieux ainsi.

 

La Chine nous plait et nous amuse et Lijiang est un terrain de jeu délicieux pour nous. Nous sommes restés cinq jours sur place et après avoir passé du temps dans la vieille ville nous avons eu la possibilité de nous promener aux alentours, près du lac, dans un temple bouddhiste tibétain, dans les villages Naxi, visitant un marché local le samedi et assistant à des répétitions de danses traditionnelles qui nous ont fait découvrir avec bonheur d'autres facettes de leur vie culturelle, complémentaires de celles que nous avions pu avoir dans Lijiang.

Cette vieille ville très active (il faut déambuler après dîner dans les rues pavées principales pour constater la vigueur de la vie nocturne) semble faire le pont réussi entre le passé, les traditions et la modernité. La culture Naxi est incroyablement vivace et il semble que la population et le gouvernement chinois aient bien compris l'importance d'entretenir la vieille ville Lijiang.

Même si le classement sur la liste du Patrimoine Mondial en 1997 induit inévitablement un tourisme de masse (les ruelles sont bondées les après-midi du week-end de visiteurs arborant tous la même casquette de couleur identifiant un groupe suivant un drapeau de même couleur - un spectacle en soit), la vieille ville exhale un parfum de Chine d'autrefois que les visiteurs ne semblent pas corrompre.

Alors si vous êtes de passage à Lijiang, un conseil, flânez, flânez le plus possible aux heures calmes et dans les ruelles les plus excentrées pour profiter du charme inégalé qui se distille de ses maisons, de ses ruelles, de ses canaux et surtout de ses habitants.

 

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